J’irai dormir chez vous

Publié le par aline-et-jean-en-asie

 

(mais chuuut,  c’est interdit au Myanmar !)

 

Voila l’épisode le plus sympathique de notre saga birmane, et sans doute du voyage. Il faut dire que jamais un guide ne nous avait conseillé de partir trecker seuls, en nous annotant sa carte, sous prétexte qu’il est déjà pris et que les autres guides n’en sont pas vraiment. Armés de la carte (avec ses indications fortes utiles comme “grand arbre” et de quelques noms pour savoir chez qui dormir) et d’une boussole (quand même), nous partons donc en direction des villages Palaungs, bien qu’on soit en territoire Shan. Sacrée mosaïque ethnique, le Myanmar.

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 Apres une ½ heure de cahots  a l’arrière d’une moto taxi, nous arrivons a la fin de la route, sur les pistes poussiéreuses.  Nous serpentons au milieu des rizières, puis des plantations de thé, puis de nulle-part, juste la foret, bien entamée par la hache-folle.

balade de 2 jours autour de Kyaukme

La chaleur écrasante du début d’après-midi nous accueille dans le premier village que nous traversons. Pendant que nous nous rafraichissons au point d’eau collectif du village, un petit vieux nous fait signe de venir chez lui, dans sa maison de bois et bambou tressé. Nous y allons et entreprenons de dialoguer par signes autour d’un thé et du foyer sur lequel l’eau est mise à bouillir. On nous observe beaucoup et nos camels achetées à l’aéroport de Bangkok font fureur. Non seulement, ils n’en ont jamais vu mais les images sur le paquet sont atroces (dents pourries, pieds gangrenés, poumons cancéreux…) et annotées en thai (pour nous, il n’y a pas grande différence avec le birman remarquez…).

Apres avoir descendu quelques thés et échangé cigarettes, pipes et cigares birmans, la petite vieille s’enquiert de nos plans.

On va jusqu’au prochain village

-D’accord, mais après vous revenez dormir ici.

-Heu… D’accord.   

(NDLR : traduit du langage des signes)

notre hotesse a Qsaw II

Du coup, on laisse tomber le village suivant et on visite celui-là, tout propret par rapport à la ville. Aline s’extasie devant les jolis tressages qui constituent les murs et sols des maisons. Ce sont les hommes qui tressent. Les femmes que nous avons vues, elles, portaient des cailloux…  Aline redescend d’un degré dans l’extase.

 

 

Il y a un petit moment de flottement dans le village en fin d’après-midi, quand les habitants réalisent que nous ne sommes pas accompagnés d’un guide et que nous allons passer la nuit sur place. Et, bien tristement, nous devons décliner une demi-douzaine d’invitation à dormir et à manger. On panique un peu en se disant qu’on a rien emmené pour le repas. Mais miraculeusement, la vendeuse arrive avec ce qu’elle a ramené d’on ne sait-ou. On achète donc un chou et une pastèque. Plus un chapeau pour Aline et la journée du lendemain (elle l’a oublie dans un bus depuis).  

Le soir, c’est un peu le banquet des grands jours : plâtrée de riz, soupe de chou, soja et tofu, feuilles indistinctes et très épicées. Et, ce qu’on aime moins, poissons séché qui sent le poisson pourri. On se force un peu pour faire plaisir. Allez refuser quelque chose a un birman d’ailleurs… impossible !

nos hotes a Q saw II


Ensuite, c’est la séance photo, avant que la moitié des gars du village ne passent voire les attractions locales : nous. Et notre lampe frontale, il faut l’avouer. On communique comme on peut et il faut dire qu’on a mal aux zygomatiques, a force de sourire. On n’a pas leur entrainement…

chez nos amis Palaung


La vieille nous aménage le lit le plus douillet qu’on puisse attendre en étendant deux couvertures sur les nattes (eux dorment sur des sacs de riz vides). On a même droit aux oreillers et couvertures. On finit par se coucher en public, ca doit faire partie du cérémonial, et les visiteurs s’en vont petit à petit.


Le lendemain, nous sommes réveillés une première fois par les vaches qui vivent sous la maison sur pilotis et une seconde pour le petit dej. Juste a temps pour la prière du matin du maitre de maison et sa jolie mélodie.

Evidemment, on partira avec un sac de riz, de la pastèque et du sucre pour le midi. On ne mange pas assez pour notre hôte... Evidemment, ils refuseront qu’on les dédommage pour le repas et la nuit. Pour nous, ca a été un super moment d’échange.

 

Q saw II - environs de Kyaukme


Le lendemain, c’est surtout de la marche, une belle boucle pour retourner de la d’où on vient. On a conscience qu’on pourrait passer deux ou trois nuit de plus dans les autres villages, dans les mêmes conditions mais on ne veut pas abuser et il faut dire que c’est tres fatiguant d’être le centre de l’attention, d’essayer de comprendre, de dire, de ne pas faire de faux pas. Et puis on reviendra ! Si on retrouve le « grand arbre », c’est qu’on n’est pas loin !

 

 

environs de Kyaukme

(cliquez sur la photo et cherchez Aline sous l'arbre pour avoir une idee de sa taille...)

a plus

Jean

Publié dans Myanmar

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